En tant que jeune étudiant, Aristide Kamla avait de « grands projets » lorsqu’il s’est rendu au lac Ossa au Cameroun pour mener son travail de terrain de maîtrise sur le lamantin africain, un animal peu connu. Il espérait que l’expédition sur ce lac d’environ 4 000 hectares (10 000 acres) permettrait de recenser les lamantins et d’élaborer un plan de gestion.
Mais pour ce chercheur en herbe, obtenir des subventions était difficile, et c’est sa mère qui lui a donné son premier financement. Kamla raconte qu’elle lui a donné 500 dollars, une somme « énorme » pour les moyens modestes de la famille.
Il était presque à court de ressources avant d’apercevoir un seul lamantin.
Des mois plus tard, alors qu’il était sur le point d’abandonner le navire, un pêcheur local l’a remis sur la bonne voie. Il lui a appris, raconte Kamla, à partir tôt, lorsque le lac était immobile comme un miroir devant le lever du vent, à être calme et patient, et à chercher les petits signes. Il s’agissait de bulles, de crottes flottantes ou du souffle fortuit qui brise la surface de l’eau. « Les pêcheurs connaissent les espèces mieux que quiconque. »
Kamla a été galvanisé. Sa thèse finale portait sur la distribution, l’utilisation de l’habitat et la perception locale du lamantin africain ( Trichechus senegalensis ) dans le lac Ossa et le parc national de Douala-Edéa. Par la suite, ses travaux continuent de contribuer à notre compréhension de l’espèce et à sa conservation, et sont devenus plus importants que jamais.
Cette année, Kamla a remporté le prestigieux prix Whitley, qui lui accorde 50 000 livres sterling (66 000 dollars) pour son projet en cours sur le lamantin le moins connu au monde.
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